Un autre Reg'Art

C’est jour de deuil. La famille est réunie : il y a ceux qui pleurent vraiment la disparition de l’être cher. Même les hypocrites sont présents. Il est là, hagard, au milieu de la foule. Aucun espoir de retour. Il l’a accompagnée dans son dernier voyage. Il est brisé, le cœur en miettes. Sa vie a volé en éclat en une fraction de seconde. Il donnerait tout ce qu’il possède pour la serrer dans ses bras rien qu’une heure, une minute, une seconde. Il tente de faire bonne figure, pour ne pas inquiéter ses proches, mais ne peut retenir les larmes qui ruissèlent sans discontinuer sur ses joues ridées.

Soudain, il se remémore les jours heureux, les longues discussions au coin du feu, les projets menés à bien, la naissance des enfants. Cependant le plus beau jour fut quand elle a répondu « oui » à sa demande en mariage. Elle a illuminé son existence d’une aura d’Amour. Le souvenir des jours heureux atténue la douleur de la perte. Un timide sourire étire ses lèvres et peu à peu les pleurs se tarissent.

Ni le temps, ni personne n’effacera de son cœur et de son âme le Bonheur qu’ils ont partagé. Et au milieu de la foule, sidérée, il s’empare du cadre contenant la photo de leur mariage et esquisse les premiers pas de leur valse nuptiale, heureux d’avoir vécu auprès d’un ange de lumière. Son corps n’est plus mais son âme vit en lui.

Aquarelle de Sarah Farokhi

© Mannuella Iseni