Un autre Reg'Art

C’est un de ces jours chargés de mélancolie. Il faut bien reconnaître que la météo y est pour beaucoup. C’est une journée sans clarté, froide, en un mot : triste !

La jeune femme, pelotonnée sous un plaid dans le canapé, somnole. Le passé s’insurge dans sa mémoire, force les barrières érigées depuis des années et envahit son âme, son cœur, son corps. Tout ce qu’elle s’efforce d’oublier depuis des décennies remonte à la surface. Elle lutte pour effacer les images atroces de son bourreau, celui qu’elle appelait « papa ».

Le mascara coule, rivière de larmes sur ses joues qui inondent le coussin sur lequel elle a posé la tête. Elle voudrait que la douleur cesse, que la blessure se referme à jamais au point d’envisager une solution définitive …

C’est alors que le soleil, absent depuis des heures, caché par les nuages bas, fait une percée et de ses rayons, il lui caresse les joues à travers la vitre. Elle n’y prend garde, s’enfonçant toujours plus dans les ténèbres du passé. Mais il est têtu et continue de lui toucher la joue jusqu’à sécher ses pleurs. Elle passe une main tremblante sur son visage, relève la tête et là, au milieu de la noirceur, une nuée de flocon neigeux virevolte, repoussant les ombres du passé, faisant fuir par la même occasion les idées fatales.

Parfois les anges gardiens ont de drôles de façon d’intervenir !

Aquarelle de Sara Farokhi

© Mannuella Iseni